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vendredi 31 août 2012

La chose


Aujourd'hui, relecture de vieux textes.Un texte de juin 1984, étrange, s’infiltre brusquement dans mon travail sur la désymbolisation.
(Je viens de parler du « qc » qui est radicalement hétérogène à la représentation, le non-représentable , la chose…et :
brusque dérapage en quelques lignes vers un  autre genre…
 "
…Donc il est faux de dire que le qc est le symbole ; mais la symbolisation le ramène d’une certaine façon.
C’est une opération qui se passe chez un individu …mais les cultures ? Certaines en parlent. Pas toutes. Certaines ne veulent pas en entendre parler. ….)

….Il y a alors des individus qui en parlent contre leur culture et ils crient d’autant + fort qu’on ne veut pas les entendre ! Ils disent tous ensemble, chacun tout seul : nous avons vu la chose que personne ne peut voir, nous avons vu et suivez notre regard. Nous avons vu quand nous écoutions. Nous voulons que vous entendiez ce que nous avons vu.
Il dit nous et il est seul. D’ailleurs pas il ; c’est ELLE.

Ils voudraient se reposer. Ne plus entendre parler de la chose, la chose les poursuit avec acharnement. Ils vont aux terrasses des cafés et regardent passer les beaux  jeunes hommes. Ils sont contents ; la chose a disparu.
Mais non ! Voici qu’elle ressurgit avec toutes ses métastases ; l’horrible chose. On marche sur la chose et la chose hurle, elle se rebelle, elle veut se faire entendre.
Que dit-elle ?
Qu’est-elle , la chose ?
C’est la chose qui fait parler, alors ils veulent la faire taire.
La chose se révolte, hurle, la chose trépigne.
A chose fond en larmes
Et va rejoindre la mère
La chose est fondue
Confondue
Confiserie
Toute con.

Mais non de Dieu dit Branchu ! De quoi s’agit-il ? Je ne comprends rien ! Je ne vois plus que des métastases…
Une gerbe de métastases comme un soir de 14 juillet.
-normal, dis-je ,  car ce SONT des métastases ; alors si tu en vois, rien à redire parce que c’est ça. On ne peut le nier.
La chose hurlante et bavante ne niera pas. Elle est coite.
Dure à cuire
Le cuir et la peau
-Ma prothèse ! s’écrie la chose ! Où est passé ma prothèse ?
La chose s’enduit les cheveux de bave et s’endort. La chose pisse et se noie.
Un jour, elle se fera greffer des lunettes dit-on dans les couloirs de l’ambassade. Son nom de Stockholm dans Paris encombré.
Quoi ! Une bicyclette  rouge !
Non ! hurle-t-il ! non, tout mais pas ça.
Il meurt de rire, comme elle disait il y a 10 ans.

Et voilà ! on a encore perdu la chose.
Ils sortent dans la nuit et battent la campagne à la recherche de la chose. On murmure que la chose est une thèse. On s’arme de bâtons et de fourches car pour une thèse, ce n’est pas de trop.
D’un côté de la fourche, on va à Kremlin Bicêtre, et de l’autre à Ivry.
On aurait vu la chose à Tolbiac et la rumeur s’amplifie ; c’est une thèse, plus personne n’a aucun doute. Gibus se terre et se fait large pour cacher la chose qui est une thèse. Mais elle déborde et on voit dépasser ses tentacules. Les tentacules de l’horrible thèse happent les idées qui se sont égarées autour de Gibus qui assiste  impuissant au terrible combat des tentacules de la thèse avec ses propres  métastases.
Mais où est donc la chose ?
Qu’est ce que c’est que cette chose ?
Gibus se meurt.
On écarquille les yeux et là, on ne voit plus rien.
Un symbole apparaît.
La petite armée de fourches et de bâtons s’engage résolument dans une forêt de symboles.
J’ai vu, dit l’un, l’arbre qui cachait la foret, d’ailleurs je le tiens, là au bout de ma fourche.
Merde ! je l’ai perdu !
Mais t’es con, dit l’autre, tu pouvais pas le tenir ce symbole ? Maintenant il va falloir qu’on se fasse toute la forêt. Où est passé l’arbre qui cachait la forêt ?
Nous voulons l’arbre qui cache la forêt !
Nous voulons l’arbre qui cache la forêt ! clament-ils tous en chœur.
Nous voulons cet arbre et nous l’aurons.

On n’est toujours pas sorti de la première partie et la chose a déjà disparu ; c’est absolument anormal car en principe la chose ne devrait disparaître qu’au 2 éme acte.
Tiens tiens ! fait-il en  balançant sa grande oreille, vous avez dit acte ? mais vous vous croyez où ? Il ne faudrait pas confondre la chambre de bave avec un théâtre, on est pas ici pour rigoler.
La chose se remet à pleurer.
La chose est toute petite, blonde avec des yeux bleus comme les deux grand-pères qui conduisaient des trains.
La chose adore les trains.
La chose joue avec de vivants symboles et mâche pensivement de confuses paroles.
La chose est petite
La chose est minuscule
La chose n’est pas encore née
La chose n’est plus qu’une chose ; la chose a rejoint l’autre chose. La chose est un je-ne-sais quoi, un presque rien.
La chose est un ventre vide
La chose est avant l’existence de toute chose.
Puis la chose a des mains.
Mais dites quelque chose, dit la chose avec ses mains.
Ils ne veulent rien dire.
Alors la chose bave et s’endort.
La chose prend une hache et de ses mains minuscules tranche l’arbre qui cachait la forêt.
Alors l’horrible surgit : il n’y avait pas de forêt !
Il n’y en a jamais eu ; l’arbre non seulement ne cachait rien mais pire encore cachait : RIEN
Et ils le savaient eux avec leurs bâtons et leurs fourches qu’il n’y avait rien ; alors pourquoi ils sont partis en guerre pour faire croire à la chose qu’ils étaient des héros ? Quand l’arbre est tombé, la chose a perdu ses idoles.
La chose a commencé à penser à la chose ; à une autre chose qu’elle avait été dans un passé immémorial.
La chose raconte des histoires, elle dit :  det var en gong en kvinna som var in ensam i en skog.
Elle va en Suède, la chose, pour fuir la chose.
Mais qu’elle est con !
Là-bas, deux grandes personnes l’attendent d’un pied ferme. Ils sont venus en train et ils l’attendent.
Notre chose arrivera-t-elle à s’échapper ?
A suivre…..
..
On reprend à t’es con :
La petite troupe a son leader qu’on appelle le schizo car il a la fâcheuse habitude de traiter les mots comme des choses. Les mots le lui rendent bien ; ils tourbillonnent autour de lui, tournent sur eux-mêmes, l’étourdissent et se moquent de lui. Le schizo se sent tout chose.
Il bave et il s’endort.
Le schizo part à la recherche de son arbre ; il finit pas rencontrer pas l’arbre, mais UN arbre, un arbre honnête qui n’a jamais prétendu cacher la forêt ; il s’appelle Branchu.
Normal, dis-je, puisque c’est un arbre !
Ah ! que je suis drôle ! Mais comment puis-je faire des remarques aussi désopilantes ? Et si rationnelles ?
Branchu dit : vous n’avez pas vu une thèse ?
Non, dit le schizo mais nous pouvons chercher ensemble ; ce n’est pas trop dangereux.
SI ! dit branchu ; mais nous sommes des hommes, non ?
Le schizo prend peur, bave et s’endort.
Branchu part donc tout seul à le recherche de la thèse que Gibus a perdu par mégarde ; Gibus attend avec confiance qu’on lui ramène sa thèse et ne se rend pas compte qu’il est assis dessus .
Branchu fourbu après une journée de recherche sonne à la porte de Gibus ; Gibus se lève et va lui ouvrir.
La thèse qui était complètement écrasée et ne pouvait respirer essai de reprendre un certain volume, notamment au moyen d’exercices respiratoires appropriés mais elle est complètement tordue et informe.
Branchu s’écrit : mais qu’est ce que c’est que ce poulpe ?
Mais c’est ma thèse dit Gibus ! Je me suis assis dessus ; mais elle va se remettre.
C’est comme les bouchons d’oreilles, les petites éponges jaunes.



Suite :
Que veut on dire par le symbole représente le non représentable ?
Le journal de thèse reprend son cours…


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